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L'Hôtel de ville
En 1636, Pierre Costé, seigneur de Saint Supplix, conseiller au parlement de Normandie, achète au roi Louis XIII les terrains portant les anciennes fortifications de la ville, les fait démolir en vue d’y aménager un château et un parc. En 1653, il agrandit son domaine sur les terres de la paroisse achetées au curé Charles de la Tour. En 1657, le domaine prend le titre de « fief de Saint Martin d’Harfleur ». En 1827, il appartient à la famille de Mérainville, puis en 1848 à la veuve de Charles de la Bédoyère, général de Bonaparte, fusillé en 1815. En 1910, Charles Schneider qui vient d’installer à Harfleur son usine d’armement achète le château pour en faire la maison familiale. En 1953, la commune achète le domaine et fait restaurer le logis pour le transformer en hôtel de ville. Les derniers travaux de restauration datent de 1972 et sont l’oeuvre des architectes Liot, Franche et Alleaume.
L’édifice est caractéristique de l’architecture du XVIIème siècle avec ses hautes toitures et ses grandes fenêtres qui font pénétrer abondamment la lumière. La façade sud présente, devant un mur de briques et pilastres avec chaînages de pierre calcaire, quatre paires de colonnes baguées et cannelées surmontées de chapiteaux corinthiens supportant un lourd entablement. Côté parc, la façade présente ses baies du rez-de-chaussée insérées dans des arcs cintrés, entre des pilastres cannelés surmontés chacun d’un mascaron, figures de théâtre avec coiffe emplumée. Sur cette façade, la pierre calcaire, la brique et le silex noir se marient parfaitement.
L’ensemble de l’édifice est posé sur un fort soubassement à bossage, à décor vermiculé côté nord.
Le parc, à l’origine à la française avec ses parterres alignés au cordeau et ses plans d’eau, a été transformé en jardin à l’anglaise depuis son remaniement en 1949.
L'Église Saint-Martin
L'église paroissiale d'Harfleur est de fondation très ancienne, comme l'indique sa dédicace à Saint Martin. Au XIème siècle, elle fait partie du bénéfice de l'abbaye de Montivilliers. Profitant de l'essor économique des XIIIème et XIVème siècles, une nouvelle église est édifiée et bénie en 1411, mais durant l'occupation anglaise de la guerre de Cent Ans (1415 – 1450), l'église souffre des combats et saccages.
La paix revenue, le roi Charles VII, voulant remercier les habitants de leur loyauté, fait relever la ville de ses ruines, et ordonne de grands travaux pour l'église, restée inachevée. Il fait terminer le clocher, jette les fondations d'un choeur et de chapelles rayonnantes, et édifie deux grands portails historiés et polychromes, à l'ouest et au nord. Mais ce projet d'agrandissement sur le terrain appelé « la neuve église » est ralenti après la fondation du Havre de Grâce qui marque le déclin d'Harfleur.
En 1630, l'abbesse de Montivilliers, seigneur commendataire de l'église, commande un nouveau portail ouest dont le décor néoclassique vient recouvrir l'architecture du Moyen Age. Le maître maçon Jean Lebosqué récupère la pierre sur le chantier de la neuve église dont le projet est peu à peu abandonné, alors que les vestiges de la vieille tour lanterne sont démolis.
A l'intérieur, le couvrement en berceau sous charpente à chevrons formant ferme est remplacé par des voûtes de pierre surbaissées, mais subsiste partiellement dans les combles. Le large vaisseau central, flanqué de quatre collatéraux, se développe alors majestueusement dans l'axe du portail, offrant une perspective sur le maître-autel en bois peint, aujourd'hui déplacé dans une chapelle.
En 1803, les deux collatéraux sud sont abattus, faute d'entretien durant la Révolution, et remplacés par une rangée de chapelles en 1806. Le passage de cinq à trois nef conduit à la fermeture du portail de 1630 et au percement d'une porte à travers une baie occidentale.
Vers 1820, le nouvel engouement pour le Moyen Age et la sauvegarde du patrimoine permettent l'inscription de l'église d'Harfleur, considérée comme « le fleuron de l'architecture gothique en Normandie », sur la première liste des édifices nationaux à protéger au titre des Monuments Historiques en 1840.
En 1859 puis 1862, une souscription paroissiale permet la commande de vitraux historiés de la vie des saints et de la vierge au maître verrier Drouin, placés au chevet et sur les baies de la façade nord. En décembre 1915, l'explosion de l'usine pyrotechnique belge de Graville souffle les vitraux. Très endommagés, ils sont réparés et remontés dans les baies. Mais en 1942, une bombe tombée à proximité de l'église les endommage à nouveau. Ils sont démontés, mis dans des caisses en bois à la hâte et entreposés dans l'église où ils restent à l'abri jusqu'en 1992 pour être étudiés à l'occasion de la Mission du Corpus Vitraerum. Sous l'occupation de 1940 à 1944, le clocher sert de vigie à l'armée allemande qui y installe la défense urbaine. En septembre 1944, les combats acharnés pour la libération de la ville provoquent des dommages importants sur une partie du clocher et l'ensemble des toitures.
De 1950 à 1962, l’église Saint Martin fait l’objet d’importants travaux de restauration des toitures et de la flèche du clocher, menés par l’architecte en chef Henri Jullien. Entre 1996 et 1999, Dominique Moufle fait restaurer la façade ouest et rouvrir son portail du XVIIème siècle. Enfin, de 2009 à 2011, Régis Martin conduit les travaux de restauration des baies pour la pose des vitraux contemporains créés par les ateliers Duchemin d’après les dessins de l’artiste Bernard Piffaretti.
La Porte de Rouen
La Porte de Rouen est un ensemble monumental édifié pendant la guerre de Cent Ans pour protéger la ville et l'arsenal royal des incursions anglaises. Il comprend trois parties, dont seules deux sont étudiées à l'entrée sud-est de la ville actuelle : la porte aux Cerfs, faisant la liaison entre le Clos aux Galées et l'extérieur du port, à l'est ; le boulevard, ensemble défensif avancé protégeant l'accès à la Porte aux Cerfs.
Le site étudié comprend lui-même trois ensembles monumentaux remarquables par leur état de conservation : la Porte aux Cerfs et son pont dormant muni d'une arche centrale, et le boulevard de pierre.
La porte aux Cerfs, édifiée entre 1396 et 1399 par Charles VI, marque la limite est du port et arsenal royal, le Clos aux Galées. Elle est constituée par deux tours en forme de fer à cheval encadrant un passage couvert surveillé par une salle de garde aménagée dans la tour sud au rez-de-chaussée. A l'intérieur, un escalier accolé au mur d'enceinte permet de monter sur la courtine qui se déploie autour du port. Des éléments d'architecture retrouvés dans les fossés permettent d'affirmer que la porte était surmontée d'un logis.
A l'extérieur, la porte s'ouvre sur un large fossé, franchissable grâce à un pont-levis dont les attaches sont encore visibles sur les murs latéraux.
Au milieu du XVème siècle, Charles VII fait édifier un boulevard d'artillerie en pierre remplaçant une construction anglaise en terre et bois. Le monument visible aujourd'hui présente un plan en fer à cheval, constitué d'une courtine et de quatre puissantes tours, entourant une cour. Des casemates sont aménagées dans l'intérieur des tours, et des canonnières permettent d'installer des pièces d'artillerie visant le niveau bas du marais environnant, tandis que l'entrée latérale permet de limiter les attaques frontales. A la fin du XVème siècle, la construction d'un escalier monumental permet aux hommes et canons d'accéder en haut de la courtine, sur la plate-forme d'artillerie, alors que les casemates du rez-de-cour ne sont plus utilisées que comme magasins à armes et munitions.
A cette époque, le premier pont dormant reliant l'extérieur de la porte aux Cerfs et la campagne est recouvert par un pont plus important muni d'une arche centrale, et relié au boulevard par une chaussée en pavés de silex de grande largeur, permettant d'augmenter la capacité de passage des piétons et chariots.
A partir de la fin du XVIème siècle, la fortification est progressivement abandonnée, et ses murs sont déshabillés de leur beaux parements en pierre de Caen, matériau récupéré pour la construction d'autres édifices.
Les travaux de restauration des élévations, débutés en 2007, ont déjà permis la restitution d'une grande partie du boulevard. Ils sont effectués à l'aide des outils et techniques traditionnels employés en taille de pierre et conduits avec la participation d'un artisan tailleur de pierre membre de l'Union Compagnonnique des Devoirs Unis et des Amis du Musée d'Harfleur. La campagne de travaux 2018 se concentrera sur l’étude du pont dormant et la restauration de son arche centrale. Les chantiers seront ouverts aux bénévoles du 26 avril au 4 mai et du 25 juin au 20 juillet 2018. Renseignements sur musee@harfleur.fr ou auprès de Bruno Duvernois au 06 16 33 43 01.
Renseignements, contacts : musee@harfleur.fr ou auprès de Bruno Duvernois au 06 16 33 43 01
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La porte de Rouen, star de l'été 2018...
Harfleur, peut revendiquer le fait exceptionnel d’avoir conservé des éléments atypiques de ses anciennes fortifications médiévales. Le site historique de la porte de Rouen, partie emblématique de nos remparts, suscite chaque année un peu plus l’intérêt voir même l’engouement. Bruno Duvernois, chargé, au sein de la direction culturelle de la Ville, de la mise en valeur du patrimoine historique, nous livre les faits marquants de l’été 2018.
Un chantier qui suscite un intérêt grandissant
Chaque été, la porte de Rouen se peuple de bénévoles venant participer au chantier de mise en valeur du site avec l’accompagnement technique d’un maître tailleur, compagnon du tour de France.
Pour l’été 2018, deux chantiers vont se dérouler successivement explique B. Duvernois : «Du 25 juin au 6 juillet aura lieu un chantier de fouilles, avec 10 bénévoles, sur le pont dormant (à l’opposé du pont-levis) qui est l’élément fixe du système défensif d’entrée par la porte médiévale.
Du 9 juillet au 20 juillet, aura lieu le chantier de restauration du boulevard médiéval qui se partagera entre atelier de taille et atelier de pose. 12 à 15 personnes pourront participer à ce chantier». D’ors et déjà plus d’une vingtaine de dossiers d’inscriptions a été transmis, mais il reste encore des possibilités de participer en s’inscrivant auprès du Musée du Prieuré. Bruno Duvernois précise : «pour chaque candidat, je prévois une visite guidée du site d’une heure environ (pour les mineurs avec un adulte accompagnant), ce qui permet aux personnes de savoir quelles activités leur sont proposées et de se positionner en faveur des fouilles et/ou de la restauration».
Les chantiers accueilleront également du 9 au 13 juillet, 6 jeunes Fécampois accompagnés de 2 animateurs dans le cadre d’une convention qui lie les deux villes.
Enfin, en partenariat avec la Mission locale, deux jeunes Harfleurais pourront effectuer un stage d’insertion d’un mois sur le chantier, intégrant fouilles et restauration.
Pour conclure, Bruno Duvernois se déclare très enthousiaste de «pouvoir contribuer activement aux objectifs fixés par la Municipalité depuis de nombreuses années en matière de valorisation et restauration du patrimoine historique d’Harfleur».
Les vestiges, décor d’un film
B. Duvernois a orchestré l’organisation du tournage d’un téléfilm «Les Fantômes du Havre» par la société Scarlett Productions. Pour une séquence, qui durera au final à peine une minute, les moyens déployés pour une seule journée de tournage sont impressionnants : barnum et camions régie pour accueillir la quarantaine de techniciens, salle pour les comédiens, aménagement spécifique du site. «J’ai du négocier chaque point avec l’équipe de production afin de concilier l’indispensable protection du site de la porte de Rouen et les souhaits du scénariste qui étaient de tourner une scène sur un chantier de fouilles. Une convention a été signée prévoyant tous les aspects techniques» indique B. Duvernois.
Des jeunes figurants harfleurais
Dans les discussions avec la société de production, il a également été obtenu que six jeunes harfleurais, ayant déjà été bénévoles sur le chantier de la porte de Rouen puissent devenir figurants, le temps d’un jour.
Le musée du Prieuré
Le musée, installé dans une auberge du XVe siècle qui accueillait les marchands portugais accostant dans le port royal d’Harfleur, illustre l’histoire locale de la préhistoire à nos jours.
Les collections permanentes d'archéologie proviennent des fouilles réalisées entre 1962 et 2012 sur les sites du Mont-Cabert et des Coteaux du Calvaire. Elles comprennent des verreries luxueuses, d’importation italique ou rhénane (Ier - IVe siècles), et des céramiques communes produites sur le site. Le haut Moyen-Âge est représenté par un riche mobilier de parure vestimentaire comprenant armes, bijoux et objets usuels. Des objets découverts dans les fouilles de maisons du XIVe au XVIIe siècles représentent l’habitat urbain médiéval et moderne. Le XXème siècle est représenté par une collection d'estampes et les objets issus d'une exploitation agricole spécialisée dans la production laitière (1920 - 1963).
Jours et heures d'ouverture au public :
Tarifs :
Tarifs individuels :
Visites de groupes scolaires :
Renseignements, contacts :
Musée du Prieuré
50 rue de la République
76700 HARFLEUR
Tél. : 02 35 13 30 58
Ressource pédagogique :
Présentation et règles de vie du musée
En conséquence de la crise sanitaire, il a paru évident qu’il fallait préparer les élèves à revenir au musée. Pour ce faire en collaboration avec le service communication : nous avons élaboré une visite virtuelle du musée à destination du public scolaire. Celle-ci permettait de définir le lieu, présenter les règles et enfin découvrir les différentes collections qui y sont exposées. Cette visite fait désormais parti des ressources pédagogiques proposées par le service médiation du musée afin que les enseignants préparent les classes à leurs venues dans l’établissement. Il est possible de prévoir une intervention en classe avec projection et présentation par la médiatrice, ou l’enseignant peut préparer sa venue en autonomie via le site internet de la ville dans un premier temps et prendre rendez-vous pour un accueil au musée dans un second temps (A l’adresse suivante musee@harfleur.fr).
Mairie d’Harfleur
55 rue de la République
CS 90097
76700 Harfleur
Tél. 02 35 13 30 00
Horaires d'accueil :
du lundi au vendredi
de 9h à 12h30
et de 13h45 à 17h